"Parcoursup me stresse plus que le bac !" : les lycéens dans l’attente de leurs admissions

À quelques jours du mois de juin, les élèves de terminale sentent monter la pression. Mais pas pour les épreuves du baccalauréat ; pour leur orientation dans le supérieur. Entre stress et impatience, les futurs étudiants témoignent.
"Le vrai enjeu de la terminale, c’est Parcoursup", assure Maribel, 18 ans, lycéenne dans le Val-de-Marne. Comme elle, ils sont plus de 900.000 jeunes à attendre les résultats de la plateforme d’orientation dans le supérieur. Premières réponses le 2 juin à l'ouverture de la phase d'admission. Chez les inscrits, le stress monte ? Pas toujours.
"Je n’ai pas trop d’appréhension, je suis quasiment sûr d’être accepté", confie Ulysse, 18 ans, originaire du région parisienne. "J’ai de bons bulletins, et vu que Parcoursup est fermé, l’avenir est déjà presque joué, ça enlève une grosse pression", admet-t-il.
Varier les vœux pour augmenter ses chances
"Au troisième trimestre, tout le monde s’est relâché : certes il y a le bac à la fin de l’année mais avec le contrôle continu, on est une bonne partie dans mon entourage à déjà l’avoir ou presque, analyse Maribel. Le bac c’est plus comme avant où ça valait vraiment quelque chose."
La lycéenne a formulé une dizaine de choix, orientés sciences dures, "pour faire médecine". PASS , LAS , prépas et licences scientifiques : elle a multiplié les vœux pour maximiser ses chances. "C’est sûr que Parcoursup ça me stresse plus que le bac !", ironise-t-elle.
Valentine, elle, a fait les 20 sous-vœux possibles. De quoi mettre toutes les chances de son côté. "J’ai mis beaucoup de prépas D2 (ENS Cachan), prépas aux écoles de commerce, ou des doubles licences droit-économie", liste la lycéenne des Bouches-du-Rhône. "J’ai mis des CPGE très bien classées et d’autres moins, donc j’espère y être acceptée !", explique-t-elle. Varier la sélectivité et la réputation des établissements, une stratégie bien rodée chez les lycéens.
Les deux premiers trimestres scrutés par les formations post-bac
"J’ai mis une dizaine de prépas PCSI , et d’autres prépas scientifiques, pour préparer les écoles d’ingénieurs. J’ai aussi mis des roues de secours avec des licences de physique, une autre de sciences biomédicales, et des doubles licences", développe Isabelle*, lycéenne à Paris.
Sa sœur, Chloé*, dans la même classe, souhaite s'orienter vers la médecine. "J’ai mis des PASS et des LAS. Et comme l’université n’est pas sélective, je ne m’inquiète pas trop", explique-t-elle. Son conseil pour les futurs usagers de Parcoursup ? "Travailler régulièrement et tout au long de l’année, car les deux premiers trimestres sont hyper importants, c’est ce que les formations vont regarder", analyse-t-elle. De quoi renforcer le sentiment d'impuissance des candidats vis-à-vis de leurs admissions en plein mois de mai.
"C'est l'attente qui va être difficile"
Si la phase d’admission de Parcoursup ouvre le 2 juin, rien ne garantit aux inscrits de recevoir leur affectation ce jour-là. Entre listes d’attentes, désistements et calendrier propres aux formations, les élèves peuvent parfois passer tout l’été sans avoir de réponse définitive pour l’un de leur vœu.
"Les formations que j’ai demandées n’ont pas d’oraux, pas d’entretiens, donc c’est moins stressant maintenant qu’au moment de l’inscription. Mais ça reste quand même une angoisse de me demander si le 2 juin je vais avoir la fac que je veux", confie Maribel. "Je connais des personnes qui ont eu des réponses fin août, ça c'est stressant de devoir attendre jusque-là. Quitte à être refusée, je préfèrerais que ce soit dès le début, assure Isabelle. C’est l’attente qui va être difficile."
"Si la formation que l’on veut absolument nous met en attente, c’est sûr que ça rajoute encore du stress, notamment si on n’a pas encore les réponses au moment des épreuves du bac, partir à l’examen sans savoir c’est angoissant", se projette Maribel.
Le bac ne compte plus dans l'orientation
Si les réponses tardent un peu, les lycéens commenceront peut-être les épreuves du bac le 16 juin sans certitude sur l'année prochaine. Une perspective qui n'angoisse pas tout le monde de la même manière.
Ulysse, lui, ne se met pas la pression pour l’obtention du diplôme. "Le bac, c’est un plus, c’est le fruit d’un travail, mais on a moins de stress aujourd’hui car il n’a plus la même valeur dans notre orientation, assure-t-il. La mention m’inquiète moins que quand j’étais petit, où je me disais qu’il en fallait absolument une."
Le jeune homme a formulé 10 vœux de licence en éco-gestion et économie, dont deux en anglais. "Je ne vais pas accepter directement, je vais attendre un peu. Je préfèrerais avoir une réponse rapidement, mais on ne choisit pas." Sa stratégie : attendre les réponses définitives de ses formations favorites avant de faire son choix. "Je regarderai les statistiques d’admission des années précédentes, pour calculer mes chances, et ne pas attendre jusqu’à l’été pour faire mes choix si je sais que mon profil n’a aucune chance d’être sélectionné", détaille-t-il.
*Le prénom a été modifié.