Qu'apprend-on en première année d'IEP ?

Intégrer un IEP n'est pas chose facile. Et, une fois admis, il n'est pas toujours simple de trouver ses repères. L'Etudiant vous aide à mieux comprendre comment se passe la première année à Sciences po.
- Les matières phares : le droit, l'histoire, l'économie et les sciences politiques
- Des spécificités propres à chaque IEP
- Un nouvel environnement : les cours magistraux et les conférences de méthode
- Des semaines intenses qui nécessitent une bonne organisation
- Des associations, des ateliers et des conférences
- Préparer la deuxième année et votre diplôme en cinq ans
Après le lycée, on ne sait pas toujours à quoi s'attendre pour sa première année d'études enIEP , aussi appelé Sciences po. Quelles sont les nouvelles disciplines à découvrir ? Comment se passe l'accompagnement ? On vous explique tout.
Les matières phares : le droit, l'histoire, l'économie et les sciences politiques
Dans un IEP, le socle de la première année est constitué de quatre disciplines fondamentales : le droit, l'histoire, l'économie et les sciences sociales et politiques. Vous le retrouverez dans les sept IEP du concours commun (Aix-en-Provence, Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg et Toulouse), ainsi qu'à Paris, Bordeaux, Grenoble et Fontainebleau, créé en 2023.
Si certains d'entre vous ont déjà fréquenté quelques-unes de ces matières au lycée, elles sont enseignées différemment en IEP. "Sur un même thème, vous pourrez avoir un cours dispensé par un économiste, puis un cours dispensé par un prof de droit", explique Adrien Peneranda, directeur des études de Sciences po Toulouse (31). Le droit, que vous allez justement découvrir. "Il s'agit de droit public : on analyse la Constitution, le droit administratif et l'on étudie des arrêts", précise-t-il.
En revanche, "on n'apprend pas aux étudiants à se présenter à une élection", prévient-il. "Cela peut étonner les jeunes arrivants, mais nous ne formons ni à faire de la politique, ni à être militant. L'objectif du cursus est de devenir cadre dans une administration, dans la haute fonction publique ou dans le privé", rappelle le directeur des études de Sciences po Toulouse.
Puisque ces établissements sont très ouverts à l'international, vous aurez également au moins deux langues vivantes, dont l'anglais. Certains cours sont même dispensés en anglais, comme celui de "comparative political economy ", à Grenoble (38).
La première année en IEP s'ouvre souvent par une Fresque du climat et une sensibilisation sur les VSS , comme à Strasbourg (67).
Des spécificités propres à chaque IEP
Chaque établissement a ses particularités et sa coloration. D'autres matières peuvent être proposées, comme la littérature à Aix-en-Provence (13) ou un cours "arts et politique" à Saint-Germain-en-Laye (78). À Bordeaux (33), vous aurez des cours de "maîtrise des outils", pour comprendre la collecte et l'analyse des données.
L'IEP de Fontainebleau (77) propose un cursus hybride, avec des sciences exactes et expérimentales. Ces cours portent notamment sur les outils mathématiques, l’informatique et les enjeux climatiques et environnementaux.
Sciences po Paris (75) inclut aussi une mineure géographique (Amériques, Afrique, Asie, Europe) et un cours de culture écologique. À savoir toutefois : l'établissement parisien souhaite faire évoluer l'ensemble de son bachelor pour la rentrée 2026.
Un nouvel environnement : les cours magistraux et les conférences de méthode
Comme à l'université, vous découvrirez les cours magistraux en amphi. "Ils réunissent toute la promotion, soit 260 étudiants à Lille (59)", explique Julien Boyadjian, directeur adjoint de l'IEP.
Rassurez-vous, à d'autres moments, vous serez dans des classes d'une vingtaine d'élèves, réunis en conférences de méthode, un format propre aux IEP et qui se rapproche des TD de l'université. À Rennes (35), cela représente près d'un tiers de votre emploi du temps.
"On travaille les aspects méthodologiques plus en profondeur, comme le commentaire juridique ou la dissertation et on y valorise la participation active des étudiants, avec des exposés, des lectures de texte. Cela permet aussi d'avoir un suivi plus personnalisé", développe Julien Boyadjian, de l'IEP de Lille. Vous aurez également à réaliser des travaux en groupe.
Des semaines intenses qui nécessitent une bonne organisation
La semaine compte près de 25 heures de cours. "À cela s'ajoutent au moins 10 heures de travail personnel. L'IEP est moins intensif qu'une prépa, mais davantage que l'université", résume Adrien Peneranda.
Comme à la fac, le tempo se distingue du lycée. Il faut anticiper car "les travaux ne sont pas donnés d'une semaine à l'autre. On va attendre des étudiants qu'ils sachent planifier leur investissement à l'échelle du semestre : ils devront rendre un exposé en semaine 3 dans telle matière, un autre en semaine 6 dans une autre, etc", prévient Julien Boyadjian.
À Toulouse, l'évaluation se fait en contrôle continu pour les conférences de méthode et sous forme de partiels pour les cours magistraux.
Des associations, des ateliers et des conférences
Les associations représentent une part importante de votre cursus. "Le tissu associatif est très fort dans les IEP. À Toulouse, nous comptons près de 40 assos pour 1.100 étudiants. Et l'engagement étudiant compte dans la moyenne générale", précise Adrien Peneranda. À Paris, le "parcours civique" du bachelor commence dès la première année, sous formes d'actions locales en faveur de la démocratie, de la paix, de l'égalité, de l'éducation ou de l'environnement.
Certains IEP, comme celui de Lyon (69), vous proposent aussi des ateliers pour vous accompagner dans votre projet professionnel.
Par ailleurs, d'autres activités sont proposées (concours d'éloquence, journal) et des séminaires régulièrement organisés. "Cela plaît beaucoup aux étudiants", constate Julien Boyadjian, qui ajoute que "la vie intellectuelle est riche dans les IEP : des universitaires et des essayistes viennent présenter leurs travaux de recherche".
Préparer la deuxième année et votre diplôme en cinq ans
En première année, vous aurez parfois des cours à choisir. Ils constituent une sorte de pré-spécialisation ou tout simplement une ouverture à d'autres sujets. En deuxième année, davantage d'options se présenteront, tandis que la troisième année est souvent dédiée à une mobilité internationale.
Puisque votre cursus est conçu en cinq ans, l'objectif est de vous permettre de vous orienter petit à petit, jusqu'au choix de votre master. Différents domaines vous seront ouverts : international, sciences politiques et sociologie, communication, culture, action publique, économie et management, environnement, journalisme, droit…