A l'université, les étudiants français et étrangers n'ont pas les mêmes chances de réussite

INFOGRAPHIES. Les étudiants étrangers résidant en France réussissent moins bien en licence, selon une étude du ministère de l'Enseignement supérieur publiée le 25 janvier. Un écart qui s'explique notamment par une surreprésentation d'étudiants plus âgés et plus précaires.
Près de 50.000 étudiants étrangers se sont inscrits pour la première fois en licence ou en master à l’université, en 2018-2019. Ils représentent 13% de l’ensemble des primo-inscrits dans ces formations.
Parmi eux, trois quarts sont inscrits dans le cadre d’une mobilité diplômante et un quart sont des résidents étrangers.
Les étudiants étrangers en mobilité réussissent mieux en licence
Ce sont les étudiants en mobilité diplômante qui réussissent le mieux en licence, suivi des étudiants français puis des étudiants résidents étrangers.
Les étudiants en mobilité diplômante présentent en effet le taux de passage en L2 et le taux de réussite en licence les plus élevés. Ainsi, 48% des étudiants en mobilité diplômante obtiennent leur licence en 3 ou 4 ans contre 45% des étudiants français et seulement 34% des résidents étrangers.
Un écart qui s’explique par les caractéristiques des étudiants
Comment expliquer cet écart ? La majeure partie de l’écart de réussite constaté entre les étudiants français et les résidents étrangers s’explique par des différences d’âge, de type de baccalauréat obtenu et d’origine sociale. Ces caractéristiques influent sur la réussite des étudiants, or les typologies d'étudiants français et étrangers sont différentes.
Le type de baccalauréat obtenu est la variable qui explique le plus les écarts de réussite entre les étudiants français et les étudiants résidents étrangers. Être bachelier professionnel ou, dans une moindre mesure, technologique, plutôt que bachelier général fait diminuer les chances de réussite. Or, les résidents étrangers entrants en L1 sont plus souvent détenteurs d’un baccalauréat professionnel (15%) ou d’un baccalauréat technologique (18,5%) que les étudiants français (respectivement 6% et 14%).
Des résidents étrangers moins favorisés
Par ailleurs, plus l’âge d’entrée en licence est élevé et moins les étudiants réussissent à obtenir leur diplôme, souligne la note. Or l’âge médian des étudiants étrangers est plus élevé que celui des étudiants français, que ce soit en licence ou en master.
Le fait d’être boursier apparaît comme un autre déterminant important de la réussite, que l'étudiant soit français ou étranger. Les étudiants résidents étrangers sont plus défavorisés que les étudiants français et que les étudiants en mobilité diplômante. Par exemple, en licence, près de la moitié ont une origine sociale défavorisée contre un quart des étudiants français et environ un cinquième des étudiants en mobilité diplômante.
Les étudiants français réussissent mieux en master
En master, le taux de réussite des étudiants français est supérieur à celui des étudiants en mobilité diplômante et à celui des étudiants résidents étrangers. Huit étudiants français sur dix passent en M2 en un ou deux ans, contre 76% des étudiants en mobilité diplômante et 74% des étudiants résidents étrangers. Trois Français sur quatre obtiennent leur diplôme en deux ou trois ans, c’est le cas pour seulement 67% des étudiants résidents étrangers et 68% des étudiants en mobilité diplômante.
L’écart de réussite entre les étudiants français et les étudiants résidents étrangers est principalement expliqué par des différences d’âge et d’origine sociale.
Des étudiants français plus jeunes
À l’entrée en master, la moitié des étudiants français ont 21 ans ou moins alors que l’âge médian des étudiants résidents étrangers est de 23 ans et celui des étudiants en mobilité diplômante est de 24 ans. Or, comme pour la licence, les étudiants les plus jeunes ont tendance à mieux réussir.
L’écart s'explique également par des différences d’origine sociale. De la même manière qu’en licence, les étudiants résidents étrangers inscrits en master sont plus défavorisés que les étudiants français. La probabilité de réussite augmentant pour une origine sociale plus favorisée, cet effet de structure pénalise les étudiants résidents étrangers.