Apprentissage : à partir du bac+3, les entreprises mobilisées à hauteur de 750 euros

Une participation de 750 euros sera exigée des entreprises pour financer la formation des apprentis en alternance préparant un diplôme bac+3 ou plus, a confirmé le gouvernement mercredi 23 avril 2025.
Après la réduction des aides à l'embauche, l'étau se resserre un peu plus sur les entreprises accueillant des alternants. Elles devront s’acquitter d’une contribution de 750 euros pour participer au financement du coût pédagogique des contrats en alternance des apprentis préparant un diplôme ou un titre à finalité professionnelle de niveau bac+3 et plus, a annoncé le gouvernement mercredi 23 avril, confirmant les informations des Echos.
Cette mesure, déjà présente dans le projet de loi de finances 2025, s'inscrit dans un contexte où les dépenses de l'Etat pour le financement de l'apprentissage sont de plus en plus décriées. D'après Les Echos, la contribution devrait rapporter entre 93 et 140 millions d'euros ; une information que la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé sur TF1.
Actuellement, le financement du coût pédagogique des contrats en alternance est généralement pris en charge par les OPCO (branches professionnelles), ce qui explique notamment que les apprentis soient exemptés de leurs frais de formation.
Certains établissements demandent déjà aux entreprises d’aider à payer la formation des alternants, mais ce n’est pas encore systématique. En comparaison, cette nouvelle contribution, annoncée par le gouvernement, sera obligatoire.
Le recul de l'Etat sur l'apprentissage
"L'apprentissage a été multiplié par trois dans notre pays depuis 2018", a-t-elle rappelé, confirmant la volonté de l'Etat de réduire ses dépenses dans le dispositif. Selon Sophie Primas, le développement de l'apprentissage représente "un très, très grand succès qui dépasse les capacités financières de l'Etat".
Cela fait suite à la réduction du montant des aides à l'embauche d'apprentis, annoncé en début d'année (de 6.000 à 5.000 euros pour les PME et 2.000 euros pour les grandes entreprises). Interrogé au Sénat la veille, le président du Medef Patrick Martin a évoqué un recul "de 20 à 30%" des contrats d'apprentissage depuis le début de l'année, mentionnant ces baisses récentes.
Un impact négatif sur les recrutements d'alternants ?
Face à ces multiples annonces, plusieurs acteurs ou associations du secteur craignent que les recruteurs se détournent de l'apprentissage ou réduisent leur nombre d'apprentis. "Avec ces frais en plus, certaines entreprises pourraient être plus frileuses à recruter sur ces niveaux-là", affirme l'ANAF sur ses réseaux sociaux, pointant le risque que "moins d'offres de postes" ne soient proposées pour la rentrée prochaine.
Un décret doit voir le jour pour préciser les modalités de ce reste à charge. Selon les informations de l'agence AEF, il devrait entrer en vigueur à partir du 1er juillet. À terme, cet éventuel recul des entreprises pourrait densifier la concurrence et compliquer les recherches de contrats pour les étudiants.