
Sons et lumières, concert de harpe, témoignages d’étudiants… les dirigeants de l’ESCP Business School ont sorti le grand jeu, le 15 mai au soir à la Bourse de commerce (Paris), pour lancer leur nouvelle campagne de levée de fonds.
Dans l’assistance, plus d’une centaine d’anciens de l’école, dont plusieurs dirigeants d’entreprises, qui devraient fournir le gros des dons espérés d’ici les cinq prochaines années.
Pour l’ESCP, dont le budget de fonctionnement est de 213 millions d’euros cette année, l’enjeu est de taille : l’établissement, comme les autres "business schools" françaises, a vu ses subventions publiques baisser dans les dernières années. Elle mise donc davantage sur des frais de scolarité (jusqu’à 24 600 euros par année d’étude) et sur des levées de fonds.
D'autant que les dépenses, elles, ne ralentissent pas. En janvier, l’école a annoncé investir 320 millions dans l’agrandissement et dans la rénovation de ses six campus européens. 150 millions seront consacrés dans la rénovation du siège historique de Paris, rue de la République, que l’école a dû quitter pour des travaux depuis la rentrée 2023.
La première grande campagne de l'ESCP
Dans les trois dernières années, l’ESCP a déjà réuni 40 millions d’euros sur les 100 millions qu’elle souhaite collecter, dans le cadre d’une "campagne silencieuse". "Nous sommes sereins, nous avons déjà eu des appels et des promesses", explique Léon Laulusa, directeur général de l’école.
Depuis sa création en 2005, la fondation revendique avoir reçu 10.000 dons différents, dont 60% viennent des anciens de l’école et de leurs entreprises.
"C’est notre première grosse campagne de financement", explique Léon Laulusa. "L’existence de la fondation est très récente, et on a pris beaucoup de retard par rapport à HEC et aux autres", reconnaît-il. En 2019, HEC a lancé une campagne de levées de fonds visant les 200 millions d’euros, soit deux fois plus que l’ESCP, qui a permis de lever 213 millions d’euros sur cinq ans.
Assurer le recrutement d'une centaine de professeurs
Avec les fonds recueillis, l’ESCP espère recruter "une centaine" de professeurs, en particulier dans les pôles "tech"et "géopolitique", pour s’ajouter aux 220 actuellement en poste.
La collecte devrait aussi servir à améliorer l’ouverture sociale de l’école. "On veut augmenter d’au moins 30% le nombre d’étudiants qui vont bénéficier de nos programmes d’égalité des chances", précise Brynhild Dumas, la directrice de la fondation. À l’heure actuelle, la proportion d’étudiants boursiers est de 6% dans le programme bachelor et de 24% dans le programme grande école.
L’utilisation précise des fonds reste encore à déterminer, mais devrait s’éclaircir lors d’une autre soirée le 19 juin prochain. "On attend la validation du plan stratégique par les parties prenantes, notamment le CSE (comité social et économique)", explique Léon Laulusa.
En attendant, l’ESCP espère susciter un premier élan de donations.