Accompagnement pédagogique : comment les meilleurs collèges mènent les élèves vers la réussite au brevet ?

De nombreux établissements, publics ou privés, se distinguent par un excellent taux de réussite au diplôme national du brevet. A l'occasion de la sortie de son classement des collèges, l'Etudiant a interrogé trois principaux de collège pour connaître les dispositifs mis en place dans leur établissement respectif, gages de réussite à l'examen du brevet ?
En 2024, le taux de réussite au diplôme national du brevet s’élève à 85,6%. Mais certains établissements sortent du lot et affichent un excellent taux de réussite au brevet, parfois même de l'ordre de 100%.
Nous avons interrogé trois chefs d’établissement dont les résultats sur les trois dernières éditions (2021 à 2023) frôlent les 100% pour connaître les raisons de leur réussite, les dispositifs mis en place pour préparer les candidats à triompher du premier examen de leur scolarité.
Un accompagnement qui se prépare dès l'arrivée au collège
Cet accompagnement vers la réussite au brevet se construit tout au long de leur scolarité. "Dès la première semaine, nous sommes à leurs côtés, pour les accompagner au changement que représente leur arrivée au collège, il faut leur faire prendre de nouvelles habitudes", témoigne Rémi Fournier, principal du collège privé Raoul Follereau, à Chazelles-sur-Lyon (42).
Depuis la rentrée 2023, tous les élèves de 6e bénéficient du dispositif national Devoirs faits, qui vise à lutter contre le décrochage scolaire. Ce temps d’études permet aux élèves d’être accompagné par un professeur pour réaliser leurs devoirs.
En plus de ce dispositif national, le collège Raoul Follereau met en place, à raison de deux soirs par semaine, une aide aux devoirs. "Tous nos élèves de 6e sont en demi-groupe et font leurs devoirs avec un professeur. C’est un dispositif sur lequel on compte beaucoup, et qui fait une petite différence", continue le principal.
"Notre leitmotiv c’est d’insuffler à nos élèves cette logique du travail personnel, quand on remarque une petite défaillance, on propose à l’élève de faire les devoirs à l’école dans le cadre de Devoirs faits", atteste Michel Nadau, principal du collège privé Notre-Dame à Flixecourt (80).
Du renfort scolaire qui se poursuit tout au long de la scolarité
Les établissements interrogés disposent de moyens pour proposer du soutien scolaire de la sixième à la troisième. Ainsi, le collège Raoul Follereau organise des heures de renforcement dans certaines matières, basées sur le volontariat des enseignants, et celui des élèves.
"Ce sont des moments où les élèves savent que de telle heure à telle heure, ils vont trouver un prof à leur disposition. Ils s'auto-évaluent d'un certain côté car ils se disent qu'ils ont besoin d'aide sur un point spécifique. Ce n'est pas du soutien parce qu'ils ont eu une mauvaise note", affirme Rémi Fournier.
Certains établissements, comme le collège Notre-Dame ont également mis en place le dispositif "Vacances apprenantes" pour permettre aux élèves, qui présentent une fragilité en maths ou en français, de revenir au collège sur ces temps de vacances. "Cela permet de remettre les pendules à l’heure et de redonner de l’appétence pour une matière", avance Michel Nadau.
Une préparation intensive au brevet
Au cours du deuxième trimestre de 3e, les collèges organisent généralement une session de brevet blanc afin que les candidats s’entraînent. Parfois même deux. "Cela participe à éliminer un stress, indépendant de leurs compétences scolaires. Plus on se rapproche de la réalité ce qu’ils vont vivre, plus ils sont rassurés, affirme Eric Bouve, le principal du collège public Robert le Frison, à Cassel (59).
Quelques jours avant l'examen, les établissements aménagent les emplois du temps des élèves pour leur permettre de se plonger dans les révisions du brevet. "Nous organisons 3 jours de révisions, sous forme d’atelier, en petits groupes. 70% des élèves sont présents les 3 jours", témoigne Rémi Fournier.
"On sait qu’ils sont en classe, ils travaillent avec des exercices types, ils peuvent encore poser les dernières questions. On travaille l’oral aussi, c’est quand même un élément qui permet d’avoir un bon pied dans la réussite", conclut Michel Nadau.
La mixité sociale, un facteur de réussite scolaire ?
Avec un taux de réussite au brevet qui s’élève à 100% sur trois ans, Eric Bouve, fait notamment une corrélation entre cette excellence académique et la mixité sociale des élèves au sein de l’établissement, qui possède un IPS proche de l’IPS moyen au niveau national.
"Quand ils arrivent ici au collège, les élèves se connaissent tous, quelle que soit leur origine sociale. Qu'ils soient enfant de profession libérale, de commerçant ou d’ouvrier, je le vois dans la cour de récréation, il n’y a pas de regroupement en lien direct avec leur origine sociale, témoigne-t-il.
Une autre particularité du collège : 95% des élèves mangent à la cantine. "Ils sont dans l’ambiance du collège toute la journée : ils côtoient leurs camarades, ça discute, ça vit, ça grandit… La pause méridienne est prise en charge par les enseignants avec des clubs qui favorisent le vivre ensemble des élèves."
Les collèges misent sur l'orientation des élèves
Au collège, le parcours Avenir vise à permettre à l'élève d'élaborer son projet d'orientation scolaire et professionnel. "Ils découvrent des parcours professionnels, c’est source de motivation pour les élèves. Un élève bien guidé dans son parcours est un peu en réussite, tout à coup, il trouve du sens", soutient Rémi Fournier.
"On y attache véritablement une priorité. Il y a une motivation qui est plus facile à obtenir, un engagement de leur propre personne qui est plus important. Il est plus facile d’aider un jeune dans son travail s’il a bien défini son projet", confirme Michel Nadau.