Cours HLP : Les métamorphoses du moi - Les transformations historiques de l'ego

Révisez la HLP avec cette fiche sur les métamorphoses du moi : de Freud à Sartre, explorez comment la psychanalyse et la philosophie interrogent l’identité !
Cours HLP (Histoire, littérature, Philosophie) Terminale : Les métamorphoses du moi
Qu’est-ce que le moi ? Cette grande question philosophique traverse les siècles et interroge la manière dont l’homme se perçoit et évolue. Depuis Descartes, qui pose le cogito comme fondement de l’identité personnelle, jusqu’à la psychanalyse de Freud, qui remet en cause la maîtrise de soi, la réflexion sur le moi oscille entre unité et transformation.
Pour Freud, l’individu est tiraillé entre son inconscient, ses pulsions et les normes imposées par la société, ce qui remet en cause l’idée d’un moi stable. À l’inverse, certains rejettent l’idée d’une identité fixe et soulignent les influences extérieures et changeantes qui façonnent le moi. Avec Sartre, la question du regard de l’autre vient encore complexifier la définition du moi : sous le regard d’autrui, l’individu devient un objet, perdant ainsi une part de sa liberté.
Ce cours explore les différentes façons dont la notion philosophique du moi a évolué du XIXᵉ siècle à aujourd’hui.
Pour approfondir vos révisions en HLP, notre partenaire SchoolMouv vous propose des cours complets, des fiches détaillées, des vidéos explicatives et des quiz interactifs. Explorez les grandes réflexions philosophiques sur le moi, de Freud à Sartre, en passant par Nietzsche et Descartes, et comprenez comment l’identité personnelle se construit et se transforme. Un accompagnement structuré pour réviser efficacement et réussir votre bac.
1) Freud et l’hypothèse de l’inconscient
Freud a remis en cause l’idée de la stabilité du moi en imposant le concept de l’inconscient. Pour lui, l’inconscient est une force pulsionnelle qui agit en nous à notre insu et se manifeste par des actes manqués :
le lapsus ;
les rêves ;
les symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels.
Pour Freud, toute manifestation de l’inconscient serait le résultat d’une pulsion sexuelle autocensurée et refoulée.
➜ Le moi n’aurait pas le contrôle de la finalité de ses pulsions : « Le moi n’est pas maître dans sa propre maison » comme l’écrit Freud.
Freud considère que l’appareil psychique de l’être humain est composé de trois instances :
le « ça » qui est le pôle de nos pulsions primaires ;
le « moi », la part de notre intériorité dont nous avons conscience ;
le « surmoi », instance morale qui censure nos pulsions.
➜ L’inconscient se manifeste ainsi à la suite du conflit entre le « ça » et le « surmoi ».
À noter que si nous agissons sous l’effet de pulsions qui nous dominent alors nous ne sommes pas libres.
Dans Introduction à la psychanalyse, Freud précise que trois penseurs, dans l’histoire de la culture, ont infligé à l’être humain une « blessure narcissique » :
Copernic pour qui la terre – et donc l’être humain – n’est plus le centre de l’univers ;
Darwin pour sa théorie de l’évolution ;
et lui-même pour qui l’inconscient est une remise en cause de la liberté.
2) Le problème du regard de l’autre posé sur moi
Selon Sartre, que nous soyons vus ou non par autrui, notre moi n’est pas le même.
➜ Sous le regard de l’autre je perds ma liberté, je ne suis plus moi-même et je ne suis même plus un moi. Pour Sartre, le regard de l’autre me « choséifie ». Autrui me voit objectivement, ce que je suis incapable de faire. Sous le regard d’autrui, le moi est transformé en objet.
Dans le rapport à autrui, je suis pour autrui ce que l’objet est pour moi : chose regardée. Je deviens un objet du monde, ce qui rend floue ma perception du monde, dans lequel je suis à la fois sujet et objet.
La présence hostile d’autrui devient « présence immédiate et brûlante » qui produit à la fois mon embarras et mon agacement.
➜ Cette présence est dite « Transmondaine »
D’après Sartre : « J’ai un dehors, j’ai une nature ». Tout comme n’importe quel objet j’ai un « dehors » et un usage bien défini.
Pour Sartre « Ma chute originelle, c’est l’existence de l’autre ». L’autre étant devant moi, je ne suis plus moi-même et je tombe dans le piège de son regard. Ma liberté m’est alors étrangère.
➜ « J’ai honte de moi devant autrui », écrit Sartre. C’est le regard d’autrui qui fait naître ma honte.
La honte est la « reconnaissance de ce que je suis bien cet objet qu’autrui regarde et juge ».
3) L’anarchisme individualiste de Stirner
L’anarchisme préconise l’absence de toute hiérarchie et de toute autorité : « Ni dieu ni maître ».
➜ Selon Stirner, l’État asphyxie le moi et le prive de liberté.
L’anarchisme repose sur le refus du principe de domination dans toute organisation sociale. Sa mise en œuvre ne va pas sans l’abolition de la possession des biens individuels et privés.
Dans L’Unique et sa propriété, Stirner considère que l’état de guerre est déclaré entre moi et l’État : les deux sont des puissances ennemies.
Le moi individuel ne peut s’assumer s’il croit en l’État. « Tout État est despotique. ».
➜ Ainsi, pour Stirner, les républiques et les démocraties seraient despotiques.
Il affirme que les démocraties ont le tort de ne pas considérer que les avis et les engagements peuvent changer.
Le contrat social est une ruse du pouvoir et il ne vaut mieux pas s’y fier. Il ne faudrait se fier qu’à soi et ne pas se lier aux autres.
Stirner développe une philosophie du moi apolitique. Il s’agit de reprendre possession de ses propres pouvoirs et de mettre de côté toute puissance et toutes influences extérieures au moi : « Pour Moi, il n’y a plus rien au-dessus de Moi. ».
Au nom du Moi, Stirner s’oppose à toute philosophie politique qui affirme la nécessité de l’État.
➜ Toute valeur démocratique prétendant améliorer et protéger l’être humain n’est qu’illusion.