Sur quelles compétences et connaissances les écoles de commerce sélectionnent-elles à l'entrée en PGE ?

Si les grandes écoles de commerce sont très sélectives, elles ne sont pas inaccessibles. L'Etudiant donne la parole à quatre de ces établissements pour comprendre leurs critères de recrutement aux concours pour le PGE.
HEC Paris, EM Lyon, Iéseg… Ces grandes écoles de commerce sont connues pour être sélectives et recruter via des modalités rigoureuses. Exigeantes sur le plan académique, elles cherchent également à identifier des profils atypiques et adaptables durant leurs concours.
L'excellence académique, premier critère de sélection
Les meilleures écoles de commerce exigent un très bon niveau académique. Les écoles post-bac se penchent ainsi sur votre bulletin scolaire au lycée, pour attribuer un bonus ou un malus à vos épreuves écrites, comme l'Iéseg.
Les écoles post-prépa nécessitent une formation… en classe prépa pendant deux ans, voire trois ans, pour ceux qui préfèrent retenter leur chance et améliorer leur classement. Car les écoles de haut de tableau effectuent un tri sur le volet.
Un bon niveau en mathématiques indispensable
Pour intégrer une école de commerce après le bac ou la prépa, vous devez passer des épreuves écrites et orales. Cette sélection analyse plusieurs connaissances et compétences de votre profil. L'un des points que les établissements les plus exigeants vont scruter à la loupe ne sera pas votre niveau d'économie ou de SES, mais votre niveau de maths.
"Le niveau requis n'est pas exigeant comme dans une école d'ingénieurs. Mais nous recommandons aux candidats de garder l'option maths au lycée pour réussir les épreuves. Nos cours de finance requièrent un certain niveau, notamment parce que nous utilisons les méthodes quantitative", précise Céline Verdière, directrice déléguée au recrutement de l'Iéseg.
Certaines écoles sont encore plus exigeantes, comme HEC Paris. Son épreuve de mathématiques appliquées, destinée aux candidats en filière économique, comporte des exercices complexes avec un coefficient 5, plus important que le coefficient 4 de l'épreuve de culture générale. Si c'est l'école que vous visez, il vous faudra être un virtuose de l'équation.
Une sélection qui s'adapte aux littéraires
''Notre concours est également ouvert aux candidats issus de prépas littéraires qui visent en priorité les concours d'entrée aux Écoles normales supérieurs, explique Brice Rabourdin, directeur exécutif stratégie à HEC Paris. Ces profils sont très appréciables, à la fois à l'école, où ils apportent des points de vue et des éclairages originaux, mais aussi sur le marché du travail, avec une double formation littéraire et business.''
Bien maitriser la langue de Shakespeare
L'anglais fait aussi systématiquement partie des épreuves à l'entrée aux écoles de commerce, à l'écrit comme à l'oral. Pas de panique, vous n'avez pas besoin d'être bilingue ! Mais vous devrez être à l'aise dans cette langue pour pouvoir suivre des cours de management - ou d'autres disciplines - en anglais.
''À l'EM Lyon, la moitié des cours sont dispensés dans cette langue, confirme Julien Menut, directeur de recrutement et d'admission de l'école. Une grande partie de nos étudiants viennent de l'étranger et beaucoup d'anciens étudiants travaillent aujourd'hui à l'international.'' Ce qui explique l'importance de cette langue dans la sélection des écoles.
Des oraux pour comprendre votre personnalité
Si vous avez passé les fourches caudines des épreuves écrites, vous voici aux épreuves orales. Elles permettent au jury de comprendre votre personnalité. Là encore, les écoles sélectionnent sur une batterie de critères, qui peuvent varier d'un établissement à l'autre, et selon des modalités qui diffèrent.
L'Essca, par exemple, fait passer aux candidats un entretien collectif. ''Huit candidats ont trente minutes pour préparer ensemble un argumentaire autour d'un sujet d'actualité, détaille Christine Sinapi, directrice académique des programmes. Nous observons leur capacité à interagir ensemble, à communiquer, à motiver les autres. Nos candidats doivent être à l'écoute des autres et avoir de l'empathie.''
À l'EM Lyon, les candidats à l'oral passent notamment un entretien qui permet de cerner leur profil. ''L'engagement et la capacité à s'adapter sont des valeurs très importantes pour nous, insiste Julien Menut. La vie associative est une part fondamentale de la formation à l'EM.''
Des capacités d'adaptation mises en valeur
Contrairement aux idées reçues, les grandes écoles de commerce ne retiennent pas uniquement des candidats ayant l'âme d'un leader.
''L'Iéseg ne cherche pas de profil type, appuie Céline Verdière. Nous apprécions les candidats qui ont une agilité intellectuelle et qui savent sortir du cadre scolaire. Mais nous pensons que l'aisance s'acquiert avec le temps. Les étudiants les plus timides peuvent justement prendre des cours de théâtre avec l'école.''
Enfin, HEC Paris est attentive au savoir-être et aux compétences des candidats. Son célèbre triptyque est une épreuve orale de débat sur un sujet d'actualité avec trois candidats : un convaincant, un répondant et un observateur.
''Nous évaluons le fond - la connaissance d'un thème à dimension politique, sociale ou environnementale, et la forme - les capacités d'argumentation, d'adaptation, d'échange, poursuit Brice Rabourdin. C'est une épreuve très riche qui va au-delà de l'entretien de personnalité classique.''
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