Quelles sont les figures de style incontournables ? (Liste principale)

Les figures de style sont essentielles pour l’analyse littéraire. Bien maîtriser ces procédés stylistiques d'écriture permet de mieux comprendre les textes, d’enrichir ses commentaires voire d’impressionner l’examinateur lors des épreuves écrites et orales. Voici les figures de style les plus importantes à connaître pour réussir son bac français.
Définition : qu'est-ce qu'une figure de style ?
Une figure de style est une manière particulière d'agencer les mots pour exprimer une idée avec plus de force et d'impact. Elle sert à mettre en valeur un élément du discours, lui conférant originalité et dynamisme. Les figures de style utilisent divers procédés : l'analogie, la substitution, l'opposition, l'animation, l'amplification et l'atténuation. Certaines jouent avec le sens des mots, d'autres avec les sonorités, d'autres encore avec la structure de la phrase. Très présentes à l'écrit (notamment en littérature), les figures de style sont également courantes dans le langage quotidien.
Les figures de style sont extrêmement utiles pour le bac français. Leur compréhension et leur maîtrise sont essentielles pour l'analyse des textes littéraires, qui constitue une part importante de l'examen. Savoir les identifier et les interpréter permet de mieux saisir les nuances et les intentions de l'auteur, enrichissant ainsi les commentaires de texte et les dissertations.
Par ailleurs, utiliser des figures de style dans ses propres écrits lors du bac français prouve une maîtrise de la langue et apporte richesse et profondeur aux arguments développés. Ça peut être un atout lors de l’examen.
Quelles sont les différentes figures de style et leurs définitions ?
Les principales figures de style sont des outils linguistiques puissants qui enrichissent l'expression et la compréhension des textes, en leur conférant une expressivité particulière. Elles permettent aux auteurs de jouer avec les mots et les idées, ajoutant de la subtilité à leurs écrits grâce à l'utilisation de mots de liaison et de noms communs stratégiquement placés. On distingue cinq catégories de figures de style en français : les figures de style de construction, d’analogie, de répétition, d’exagération et d’atténuation.
Les figures de style de construction (antithèse, parallélisme, oxymore...)
Les figures de style de construction sont des procédés qui jouent sur la structure et l'organisation des mots dans une phrase pour créer des effets stylistiques particuliers. Voici les plus courantes :
L’antithèse : juxtaposition de deux idées ou expressions opposées dans une même phrase ou un même ensemble de phrases.
Exemple : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » Jean de La Fontaine
Le chiasme : structure croisée de deux éléments ou idées, généralement de la forme A-B-B-A.
Exemple : « Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu. » Victor Hugo
« Paris est tout petit, c'est là sa vraie grandeur. » Jacques Prévert
L’asyndète : suppression des conjonctions de coordination dans une énumération pour accélérer le rythme du discours ou du texte.
Exemple : « Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu. » Jules César
La polysyndète : répétition des conjonctions de coordination dans une énumération pour ralentir le rythme du discours ou du texte.
Exemple : « Mais tout dort, et l'armée, et les vents, et Neptune. » Jean Racine
Le parallélisme : figure de construction où deux phrases ou plus ont une structure semblable.
Exemple : « Lucien avait beaucoup lu, beaucoup comparé ; David avait beaucoup pensé, beaucoup médité. » Honoré de Balzac
L’oxymore : rapprochement de deux mots de sens opposés dans une même expression pour créer un effet de contraste frappant.
Exemple : « Cette sublime horreur. » Honoré de Balzac
Les figures de style d’analogie (comparaison, analogie, métaphore...)
Les figures de style d'analogie sont des procédés linguistiques qui établissent des comparaisons explicites entre deux éléments différents pour illustrer une similitude ou une relation particulière.
La comparaison, qui établit un rapport explicite de ressemblance entre deux éléments en utilisant un mot-outil de comparaison (comme, tel que, etc.).
Exemple : « Cette bougie brille comme une étoile. »
La personnification, qui attribue des caractéristiques humaines, des émotions ou des actions à un objet, un animal ou une idée abstraite.
Exemple : « Les feuilles dansaient dans le vent. »
La métaphore, qui est une comparaison implicite entre deux éléments partageant une caractéristique commune.
Exemple : « Mon patron est un vrai requin. »
L’allégorie, métaphore prolongée, souvent utilisée pour représenter des idées abstraites de manière concrète et imagée.
Exemple : « Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. / Pour la première fois l’aigle baissait la tête. » Victor Hugo
Les figures de style de répétition (anaphore, répétition, pléonasme...)
Les figures de style de répétition sont des techniques linguistiques qui consistent à répéter un mot, une phrase ou un motif syntaxique pour renforcer un effet rhétorique ou stylistique dans un texte.
L’anaphore : répétition d’un même mot ou groupe de mots en début de phrase ou de vers.
Exemple : « Mon bras qu'avec respect toute l'Espagne admire, / Mon bras qui tant de fois a sauvé cet empire. » Pierre Corneille
L’épiphore : répétition d’un même mot ou groupe de mots en fin de phrase ou de vers.
Exemple : « Et toujours ce parfum de foin coupé qui venait de Bérénice qui résumait Bérénice, qui le pénétrait de Bérénice. » Louis Aragon
La répétition : utilisation répétée d'un mot ou d'une expression pour mettre en évidence son importance ou créer un effet stylistique.
Exemple : « Mon petit frère venait tout juste d'avoir quatre ans et il pleurait. C'est ce qu'il faisait toujours, pleurer. Le matin, il pleurait. L'après-midi, il pleurait. » Stéphanie Boulay
Le pléonasme : utilisation de mots superflus pour renforcer une idée, parfois jusqu’à la redondance.
Exemple : « sortir dehors, monter en haut. »
La gradation : organisation d'une série de termes selon une progression ascendante ou descendante en intensité ou en importance.
Exemple : « Ah ! Oh ! Je suis blessé, je suis troué, je suis perforé, je suis administré, je suis enterré. » Alfred Jarry
Les figures de style d’exagération (accumulation, hyperbole)
Les figures de style d'exagération sont des techniques littéraires qui amplifient ou exagèrent une idée, une situation ou une caractéristique pour en accentuer l'impact et susciter une réaction chez le lecteur.
L’accumulation : énumération de termes ayant le même champ sémantique ou thème, amplifiant ainsi l'image de la réalité.
Exemple : « Va, cours, vole, et nous venge. » Pierre Corneille
L’hyperbole : exagération ou surévaluation d'une réalité pour en souligner l'importance.
Exemple : « Un bruit à réveiller un mort. »
Les figures de style d’atténuation (antiphrase, euphémisme...)
Les figures de style d'atténuation sont des procédés linguistiques qui adoucissent ou atténuent l'expression d'une idée, d'une émotion ou d'une critique afin de rendre le discours plus délicat ou moins direct.
L’antiphrase exprime une idée en utilisant le sens contraire de ce que l’on veut vraiment dire, souvent de manière ironique ou sarcastique.
Exemple : « C'est malin ! »
La prétérition affirme que l’on va omettre de parler d’un sujet tout en le mentionnant explicitement.
Exemple : « Inutile de dire que je trouve ça formidable. »
La litote exprime une idée positive en niant son contraire, souvent pour minimiser ce qui est dit.
Exemple : « Je ne dis pas non à une autre part de pizza. »
L’euphémisme atténue une réalité dure ou choquante en utilisant des termes plus doux ou moins explicites.
Exemple : « Passer l’arme à gauche. »
Les autres figures de style
Il existe d’autres figures de style qui peuvent également être intéressantes à utiliser, notamment durant l’épreuve du bac français. Il s’agit de :
L'hypotypose, qui consiste en la présentation vivante d'une scène.
Exemple : « Le soleil couchant peignait le ciel d'une gamme de couleurs éclatantes, mêlant des nuances d'orange, de rose et de pourpre dans un tableau éblouissant. »
L'épanorthose, qui est la correction ou la reformulation d'une affirmation.
Exemple : « Est-il rien de plus vain qu'un songe mensonger, Un songe passager vagabond et muable ? » Jean-Baptiste Chassignet
La polyptote, qui est la répétition de mots sous différentes formes.
Exemple : « Tel est pris qui croyait prendre. » Jean de La Fontaine
L'aposiopèse, qui consiste en l’interruption abrupte d'une phrase sans la terminer.
Exemple : « J'hésitais entre m'excuser. Avoir une discussion de fond avec lui. »
La prosopopée, qui consiste à attribuer la parole à ce qui ne peut pas parler.
Exemple: « Je suis la pipe d'un auteur ; On voit, à contempler ma mine, D’Abyssinienne ou de Cafrine, Que mon maître est un grand fumeur. » Charles Baudelaire
Le zeugma, construction liant par la syntaxe deux mots ou groupes de mots de sens et d'emplois différents autour d'un unique verbe polysémique.
Exemple : « J'ai perdu mes clés et la raison. »
Toutes figures de style en exercice : testez vos connaissances avec un quiz
Et comme rien n’est aussi formateur qu’un bon entraînement, retrouvez notre quiz pour être incollable sur les figures de style. Litotes, aposiopèses et autres euphémismes n’auront plus aucun secret pour vous. Un test idéal pour s’entraîner avant le bac de français !